Ursula von der Leyen, la cheffe de la Commission européenne, était en Uruguay, cette semaine. Pas très discrète, elle y est allée pour pousser un accord qui traîne depuis… 25 ans : le fameux pacte UE-Mercosur. Mais ça coince encore.
Petit rappel
Le Mercosur, c’est un bloc commercial réunissant le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, la Bolivie et le Paraguay. L’idée du fameux accord ? Réduire (voire éliminer) les taxes douanières entre eux et l’Europe sur plein de produits, du bœuf aux machines industrielles.
Pourquoi ça râle ?
- Les agriculteurs français ne sont pas ravis : ils disent que leurs collègues d’Amérique latine n’ont pas les mêmes règles sociales, sanitaires et environnementales. Forcément, ça pique !
- Les normes écolo : le Brésil utilise des pesticides interdits en France, ce qui inquiète pas mal de monde sur la sécurité alimentaire.
Et ça passe ou pas ?
Pour que ça roule, il faut l’accord d’une majorité qualifiée au Conseil de l’UE (autrement dit, pas mal de pays à bord). Mais si quatre pays représentant 35 % de la population de l’UE disent non, c’est plié.
La France en mode résistance
Emmanuel Macron n’est pas fan de l’accord. Il a déjà l’Italie et la Pologne dans son camp, et pourrait aussi compter sur l’Autriche et l’Irlande, qui ne sont pas hyper convaincues non plus. Mais pour bloquer, il lui faut encore un peu plus de soutien.
25 ans de palabres, pourquoi ?
En gros, un accord a été trouvé en 2019, mais les Européens n’ont jamais signé. La faute aux débats sur la déforestation et les pesticides, mais aussi à la résistance française. Bref, le feuilleton continue…
Chiffres clés
Un quota de :
- 99 000 t de bœuf – taxé à 7,5 %
- 180 000 t de volaille – exemptées de droits de douane
- 100 000 t de sucre – exemptées de droits de douane
- 40 000 t de riz – exemptées de droits de douane
- 10 000 tonnes de miel – exemptées de droits de douane
Source : Le Monde ; Agriculture Stratégies